« Le travail c’est pas physiquement que c’est dur, c’est moralement. »

Voilà des choses que j’entends régulièrement dans mes accompagnements d’équipe.

Lors d’une mission, j’accompagne une équipe sur une ligne de production afin qu’elle retrouve les conditions pour bien travailler ensemble. Au cœur de la problématique des non-dits, des historiques lourds entre les individus, des jalousies. Les communications sont coupées entre le manager de proximité et ses équipes. Bref l’ équipe va mal.
Lors des interviews préparatoires, une ouvrière me confie :

Avant le travail était difficile, les dirigeants étaient durs, il n’y avait de place que pour ce qu’ils décidaient. Mais jamais ils ne lâchaient leurs salariés. Ils nous accompagnaient. Ils disaient ce qu’ils faisaient et faisaient ce qu’ils disaient.

Aujourd’hui, les conditions de travail se sont améliorées, le travail n’est pas dur mais les gens ne savent plus à quoi ils servent. On nous balade sur des lignes de travail, on nous vend du rêve. Les consignes sont contradictoires d’un chef à l’autre, l’un me dit que c’est bien l’autre non. Alors le travail, ce n’est pas physiquement que c’est dur mais c’est moralement

Cela m’interpelle toujours d’entendre qu’aujourd’hui le travail est moins difficile mais que les relations humaines se tendent malgré tout ce que l’on entend sur la bienveillance, le respect….
Ce que j’entends-là n’a rien d’exceptionnel, c’est même très courant.

Si on va plus loin dans les interviews, les salariés disent très souvent qu’ils aiment leur travail. Ils reconnaissent que leurs entreprises font des efforts pour mettre en place des conditions de travail favorisant le bien-être. Ils ne souhaitent pas revenir à des styles de management autoritaire.
Cette superviseuse en fait partie.

Pour autant, il semble que les organisations ont perdu quelque chose en route :
La considération, la reconnaissance, la réelle proximité, celle qui demande aux gens de se dire bonjour, de se saluer, de se prêter attention. Celle qui demande de se parler simplement.

Toutes ces valeurs sont présentes à travers des chartes qui mettent en avant la qualité, l’esprit d’équipe, l’équité, la bienveillance…
Mais ces chartes ne doivent pas restées simplement accrochées aux murs des entreprises. Les managers sont aussi là pour veiller à ce que ces valeurs soient bien présentes et perdurent.

La grande majorité des entreprises qui font appel à mes services me demande d’accompagner leurs équipes sur « le bien travailler ensemble ». Cela semble étonnant ? Et bien non !
Les organisations changent et les managers de proximité ont un rôle complexe à jouer.

Alors, lors de mes accompagnements d’équipes, je reprends les chartes d’entreprise. Je les replace au cœur des accompagnements.  Je remets aussi au cœur le goût du travail bien fait. Je commence par « à quoi contribuez-vous ensemble ? Où en êtes-vous ensemble ? »
On remet tout à plat dans leur organisation d’équipes et leurs relations, pour pouvoir dans un second temps construire les conditions qui permettront de renouer avec « le bien travailler ensemble ».

A l’issue de l’ensemble de mes accompagnements, les équipes s’engagent sur des actions qui favorisent la proximité et la fluidité dans les communications : des réunions rapides pour se tenir informé et informer les autres, quelques rituels favorisant la cohésion des équipes, des engagements collectifs et individuels afin de bien fonctionner ensemble.
Ce sont les participants qui décident de ces actions et les font réussir. Chacun s’y engage.

Lorsque je fais le bilan quelques semaines après un accompagnement, je constate que les équipes se sont réengagées, retrouvent de la fluidité dans leurs relations et le minimum de confiance qui permet de se dire les choses sans ambiguïté.

Enfin, tout ce travail d’interviews préparatoires et d’accompagnement a une vertu centrale : les gens se sentent enfin écoutés et reconnus dans ce qu’ils sont et dans ce qu’ils font. C’est précieux.

Bravo donc aux organisations qui engagent leurs équipes dans ce processus et qui suivent de très près ce qui se met en place ensuite. Ça marche, ça prend un peu de temps au départ mais les gains sont immédiatement visibles et exceptionnels.

Vous avez besoin que vos équipes retrouvent de la fluidité et de la performance au service de vos enjeux industriels, pensez Usin’Aire et parlons-en !

Crédit : Image parThePixelman de Pixabay